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les pérégrinations de l'ami Roger....

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La jeunesse d'un petit garçon de Roudouallec, Morbihan, Bretagne, écrite par lui-même bien humblement.

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les pérégrinations de l'ami Roger....

Le Havre et moi....

 

 
    Encore des écritures pour "mon" blog! je n'ai que l'embarras du choix et de mes multiples vies d'errance sous surveillance.... Hé oui! Gamin à la campagne, ado dans la ville-port, et la suite qui sera là très tôt. Découverte d'une nouvelle vie, école, famille, amis, bateaux, plage, et la mer, et le vent tout le temps! N'oublions pas la pluie....

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    La grande ville du Havre m'attend; c'est aussi un grand port, mais je ne le sais pas encore car le temps presse: l'école d'abord! Ici, il y a plein de gens, des gravats et des baraques en bois; je ne sais pas encore pourquoi. J'ai peu de souvenirs de mes premières semaines dans le quartier de la Mailleraye (amiral de profession).

    J'habite "dans" le chantier naval Augustin Normand, côté bois avec des canots et des grumes énormes.... De l'autre côté de la rue de la Mailleraye, c'est le grand chantier des bateaux en acier que je découvrirai plus tard.... Donc, nous occupons le deuxième et le troisième étages. Au deuxième, notre chambre: celle de ma cousine Dany et de moi, avec vue sur les bateaux en bois. Au troisième étage, mon "Tonton", ma "Tata", la "direction" de la famille.... avec vue sur la mer, calme ou tourmentée, et qui dans ce cas nous arrose de ses embruns salés.

     Eh oui, la mer est tout près et lorsque souffle la tempête, la rue est bien mouillée. Ce qui fait que pour aller à ma nouvelle école, on patauge quelquefois! Mais que voulez-vous?! C'est comme ça....

 

Même pas mort !

 

 

    Je parlerai peu de l'école car ce n'est pas vraiment le lieu (ni le sujet) où je m'exprime le mieux....

    Dans la classe de mon bourg breton de Roudouallec, je tenais bien ma place, près du poële à bois, et regardais de loin l'estrade de l'instituteur, et les premiers de la classe à la belle écriture et aux cahiers bien ordonnés....

    Ici, au Havre, cela n'a pas beaucoup changé, mais il n'y a plus de poële  pour "me protéger"!...Les tables sont plus nombreuses et les concurrents plus exercés. Suivons donc le cours du temps!

     Tout de même, quelque chose a bien changé, cette grande école au Havre est faite de baraques en bois.

    Maintenant, on me refait une éducation "civile", avec des façons d'être et de parler; ce n'est pas le bagne mais c'est plus "carré".

 

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    Je n'ai pas de bonnes dents, manque d'hygiène paraît-il??? Assurément!!! Alors intervient le troisième élément, celui qui pique de son fer ardent, l'aiguillon, le fouet cinglant qui ne vous lache pas un instant....

    Dany, ma chère cousine, ne veut que mon bien (mon bien-être); mais dans sa candeur juvénile, elle ne sait pas trop comment l'exprimer. Alors, je vais en pâtir, de tous ses tâtonnements peut-être ratés.

    Je garde un amer souvenir d'une séance de "brossage de dents", avec une pâte dentifrice particulière, donnée cependant avec beaucoup de bonne volonté. Las!! A cette époque, de tels produits disons d'entretien ne sont pas très distincts: pour les dents, pour les cheveux, mais aussi pour les vitres, la vaisselle et les chaussures. Justement, certaines chaussures sont blanches ou beiges, et en toile, qu'il faut entretenir. Mais Dany est "jeune et innocente", ce qui l'empêche de juger; et donc ce jour, j'ai testé pour elle, sur mes dents affaiblies, le ........barane blanc, ce fameux cirage destiné aux chaussures d'été!!!

    Ma grande innocence s'est soudain éveillée car sur le pas de la porte, et toute émoustillée, Dany venait de comprendre qu'elle s'était trompée!

    Je me réjouis de cette journée qui aurait pu être "fatale" à l'un comme à l'autre, l'une morte de rire et l'autre, mort intoxiqué!!

 

petite promenade sur le port....

 

 

    Le quartier de la Mailleraye, ou du Kerrey, est en pleine ébullition; ici, tout n'est que gravats, mortiers, fers et pilons. Presque tout est sur pilotis car il faut bien faire une assise pour ce qui sera bâti.

    Il y a aussi un "truc" bizarre qui intrigue tous les gens, c'est du côté des "Abeilles", où il n'y a guère de constructions; cette chose est ronde et pointue, c'est l'attraction du bout de la rue. Monsieur André Malraux, ministre des affaires culturelles, nous a fait ce beau cadeau, merveilleuse cerise devant les bateaux et cela s'appelle: "l'oeil qui regarde la mer"....

    Restons auprès des Abeilles (bateaux portant ce nom), ces remoqueurs noirs et fumants. Il y a ici beaucoup de gens qui pêchent ou se promènent dans le vent; tout ici va tranquillement.

     Marchons encore un peu pour regarder les "ferries", il y en a deux habituellement: le "Falaise" et le "Normandie", jaune et noir, et anglais comme il se doit. De tout petits bateaux dans lesquels entrent les autos sur des plateaux.

    Il y a aussi dans l'avant-port les bateaux, bases de pilotes, qui portent tous de gracieux noms: Françoise et Marie de Grâce. L'autre n'est pas d'ici, mais de Rouen, un autre monde bien lointain et qu'on appelle ici des "Arouanais"!

    C'est l'époque où il est encore possible de se promener sur les quais, le long des bassins, se risquer à prendre une photo en noir et blanc, debout sur la coupée d'un bateau à quai. Chose impossible à faire de nos jours, où tout n'est que liberté sous conditions....

 

Un enfant observe....

 

 
       Temps calme et frais, ce matin, en attendant la prochaine dépression qui nous apportera la pluie et l'eau de la Vie. Moi j'aime bien la pluie, surtout ces jours-ci où le quartier est bruyant et poussiéreux, car la Place St-Georges est en travaux et le flux automobile est dévié par ici....

        Mais je crains de m'égarer dans cette circulation.... Je reviens donc à mes bassins lointains bien que la visite se termine. Tout le port du Havre est rayé de voies de chemins de fer, de feux tricolores et de barrières qui guident le flux des ouvriers, dockers gréeurs ou lamaneurs qui arrivent à pied ou à vélomoteur....

       Ma visite se termine et je n'y ai jeté qu'un regard d'enfant, mais j'avais les yeux grand-ouverts à observer les gens. Il est temps de rentrer car je sais qu'on m'attend, je n'aurai pas de questions de la part de la "direction", car la chose est connue qui calme les enfants: c'est de les laisser voir, observer, pour qu'ils deviennent encore plus grands. Moi, j'ai découvert un monde "différent".

 

un avant-port triste ?

 

 
       Triste jour que ce jour, gris et pluvieux aussi. J'essaie de "reprendre" mes récits, mais j'avoue que je ne sais pas vraiment quoi écrire.... Alors, bonne "mer", parlons peut-être du bord de mer???

       Devant la Mailleraye du Havre (oui ! encore !!....), l'avant-port, à marée basse, nous "offre" sa vasière; la digue Olsen protège les pêcheurs amarrés à leurs pontons. Ici règnent les étrilles et les goélands. Plus loin, on aperçoit un autre ponton plus gros avec des bateaux bien différents: quelques rares voiliers amarrés à leurs bouées alignées du "Yacht Club de France". A propos, le Y. C. du Havre pour l'heure nous semble bien petit et guère fréquenté. Plus tard, il grandira, et j'y verrai moi-aussi quelques bateaux d'aventuriers....

         Ici, on navigue plutôt le week-end; ce sont des bateaux dits de plaisance, pour les gens aisés et c'est tant mieux pour eux! Beaucoup sont encore en bois, des "dragons", et d'autres que je ne connais pas. Quand la mer est plate et qu'il fait très beau, parfois l'on aperçoit un tout petit bateau, sorte de "galette" motorisée où le pilote est "allongé" qui file dans son nuage d'écume; j'en suis tout émerveillé! C'est un hors-bord vraiment particulier.

       Revenons à la maison, mais en taquinant les étrilles dans leurs trous vaseux. Ils sont rigolos, ces petits crabes-là! Ils pincent beaucoup et ils nagent bien. Ah! Pendant que j'y pense.... Sur ce ponton de plaisanciers, on pouvait alors se promener car rien n'était encore interdit aux étrangers et personne ne me regardait de travers, moi le gamin qui n'avait rien à y faire! Ah!... Douce époque d'innocence où il n'y avait pas de "caste" dans la plaisance....

        Voilà que la mémoire me revient brusquement! Il paraît donc que demain, on va à la pêche. Alors, en rentrant, je repars dans la vasière, accompagné de mon oncle, avec mon seau et ma bêche. Ce n'est pas loin, il n'y a qu'à se baisser pour prendre les vers anélidés (arénicoles). Partout sur les quais, des cannes et des vélos. Ici, on pêche la gode qu'on appelle le tacaud; mais je ne sais pas la "rentabiliser"....