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les pérégrinations de l'ami Roger....

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La jeunesse d'un petit garçon de Roudouallec, Morbihan, Bretagne, écrite par lui-même bien humblement.

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les pérégrinations de l'ami Roger....

les bassins lointains....

 

vue partielle de La Mailleraye
vue partielle de La Mailleraye 
  Vendredi 8 Juin 2012.
   
    Temps calme et frais ce matin, en attendant la prochaine dépression qui nous apportera la pluie et l'eau de la Vie. J'aime bien la pluie, surtout ces jours-ci où le quartier est bruyant et poussiéreux car la Place St-Georges est en travaux, et le flux des automobiles est dévié par ici. Je crains de m'égarer dans cette circulation....

    Je reviens donc à mes bassins lointains, bien que la visite se termine. Tout le port du Havre est rayé de voies de chemins de fer, de feux tricolores et de barrières qui guident le flux des ouvriers, dockers gréeurs ou lamaneurs qui arrivent à pied ou à vélomoteur.

    Ma visite se termine et je n'y ai jeté qu'un regard d'enfant; mais les yeux grand ouverts, à regarder les gens. Il est temps de rentrer car je sais qu'on m'attend, je n'aurai pas de questions de la Direction car la chose est comme qui calme les enfants: c'est de les laisser voir pour qu'ils deviennent grands, et moi j'ai découvert un monde différent.



  Mardi 12 Juin 2012.

    Triste jour que ce jour gris et pluvieux aussi et encore! J'essaie de reprendre mon récit mais ne sais pas quoi écrire. Alors, parlons du Bord de la Mer!....


    Devant la Mailleraye, au Havre, la digue Olsen protège les pêcheurs amarrés à leur ponton; ici règnent les étrilles et les goëlands. De ce côté, il y a plus d'eau et plus loin, un autre ponton plus gros et des bateaux bien différents. Quelques rares voiliers amarrés à leurs bouées alignées du Yack Club du Havre.
 

 

"Plaisance"....

 

 
    Le "Yacht Club du Havre" pour l'heure est bien petit et peu fréquenté. Plus tard, il grandira et j'y verrai, après avoir grandi moi aussi, quelques bateaux d'aventuriers....

    Ici, on navigue surtout le week-end (de fin de semaine, disait-on); ce sont des bateaux de plaisance et donc pour les gens aisés. Beaucoup de ces bateaux sont encore en bois, des "Dragons", et d'autres que je ne connais pas. Quand la mer est plate et qu'il fait très beau, il y a un tout petit bateau, une sorte de galette motorisée où le pilote est allongé qui file dans son nuage d'écume, et j'en suis tout émerveillé, un "hors-bord"
particulier.

    Revenons à la maison, tout en taquinant les étrilles dans leurs trous vaseux. C'est rigolo, ces petits crabes-là! Ils pincent beaucoup et ils nagent bien. J'ai oublié de dire que sur ce ponton de plaisanciers, on pouvait alors se promener car rien n'était encore interdit aux personnes et étrangers et personne ne me regardait de travers, moi gamin, qui n'avais rien à y faire. Douce épopée d'innocence où il n'y avait pas encore de "caste" dans la Plaisance.


    Il paraît que demain, on va à la pêche; alors en rentrant, je repars dans la vasière avec mon oncle, mon seau et ma bêche; ce n'est pas loin et yaka se baisser pour prendre les vers anélidés (arénicale). Partout sur les quais, des cannes et des vélos.... Ici, on pêche la gode qu'on appelle le tacaud. Tonton m'a donné une superbe canne à pêche Mais je ne sais pas la rentabiliser!!!
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                

 

Marie-Salope....

 

 
    Mon truc, ce n'est vraiment pas la pêche, et quand ça ne mord pas, je laisse tout "planté" là: mon tonton, les cannes à pêche et les vélos.... Je file aussitôt regarder les cargos. Les pétroliers sont loin et relégués dans un autre bassin.

    Mais un port, ça s'entretient, et celui-ci (Le Havre), est presque en ruines, comme toute la ville. Je suis méchant, hein??...

    Alors pour y naviguer, il faut partout draguer; il y a de tout au fond de l'eau: de la vase, des bombes et des épaves. C'est pour cela qu'il est des bateaux aux métiers peu glorieux, comme les "Marie-Salope" ou drague à godets. Les deux "Marie" s'appellent "Ontario" et "Port Arthur", et la drague: "l'Amiral de la Mailleraye".
Ces bateaux ont le sale boulot dans la vase et la fumée, avec aussi quelques arrêts quand une bombe se trouve dans le godet.

    Je ne sais plus trop où j'en suis, mais le quai d'escale n'est pas bien loin, juste à l'entrée du bassin de marée. Bien sûr les escales sont brèves et il y a un petit paquebot qui vient de très loin jusqu'ici et s'appelle "Eva Peron"... C'est la grande heure de l'Argentine (Don't cry for me, Argentina....).

    J'y ai aussi vu des girafes au long cou dans des caisses pendues aux câbles des grues, mais ce n'était qu'un petit voyage aérien, avant de reprendre la bateau, le train. Mais je suis tout près de la maison et j'ai oublié mon vélo, mes cannes et mon tonton!...

 

dans l'oeil du carrelet....

 

 
    De quoi vais-je parler aujourd'hui? Tiens, restons à la pêche.

    Tancarville n'est pas bien loin, une vingtaine de kilomètres en voiture. C'est un petit bourg sur la falaise, tout fier de son grand pont tout neuf, la gloire du moment. Bien sûr il y a plusieurs cafés et des boutiques de souvenirs. Un seul café a un nom particulier; il s'appelle: "la pissotière à Madame"....

    Descendons vers le canal où nous allons pêcher. C'est sans doute un dimanche et peut-être l'été. Pêchons! J'ai ma belle canne en bambou avec laquelle d'habitude je ne prends rien du tout. Ma cousine Dany a une canne aussi, ainsi que mon oncle pardi! Tandis que ma tante fait je ne sais quoi.

    Alors, voilà ce qui arriva: voilà plusieurs quarts d'heure que ça ne mord pas; il sera bientôt l'heure de replier les gaules et ramasser les paniers.

    Mais ma canne bouge!! Une touche est là!! Et le poisson sera pour moi!!... Top! Je ferre et mouline aussitôt: je remonte un carrelet qui ne se sauvera pas!! Aujourd'hui j'ai de la veine mais c'est passé pas loin, car le poisson a le hameçon dans un oeil!... Cela intrigue tout le monde et surtout Dany; je ne sais pas ce qu'elle a pris.

    Rentrons à la maison, la pêche est finie.

 

la friture....

 

 
    Miam Miam.... Le joli carrelet!.... Bien sûr, c'est ma tante qui fait la cuisine, c'est la maîtresse de maison aussi. Ce soir, dans ses poêles, elle fait frire nos poissons; mais le mien, je ne le partagerai pas car il est à moi! Cela fait râler Dany, qui voudrait bien en croquer.... Alors elle me raille en disant qu'il s'était suicidé!! Elle peut dire ce qu'elle veut, elle n'en aura pas!

    Voilà cinquante cinq ans que j'ai pêché ce poisson-là, et on en parle toujours, ma cousine et moi! Mais c'était bien la "guerre" à table ce soir-là...

    Aïe!! ce n'est pas aisé de rassembler de vieux souvenirs alors que le soleil est là et que le ciel est bleu et peu nuageux; mais le vent est toujours de suroît, même s'il a faibli. Peut-être qu'aujourd'hui, nous n'aurons pas de pluie. Mais le pire n'est pas là, car les marteaux-piqueurs eux ne s'arrêtent pas, qui défoncent avec ardeur la rue d'Aumale près de chez moi.

    Mais revenons au Havre!

  Au rez-de-chaussée de la maison habite une famille dont le père est matelot pêcheur et part donc avec la marée de très bonne heure. C'est une homme jeune, fort et simple dont la femme est tranquille. Cet homme a un appétit d'ogre et je me souviens de ses gros casse-croûte au roquefort, ainsi que de l'amitié qu'il porte à mon oncle. Dany les connait mieux que moi. Je raconterai l'histoire quelques phrases plus après.

    A l'étage de notre bâtiment, il y a Madame Landrieux, veuve de pêcheur, et au caractère très affirmé.